
The Good Samarit-ANA
Auteure: Bernadete F. Leal
Traduction : M.Christine Matos
INTRODUCTION :
Cette œuvre est basée sur la parabole du bon Samaritain et racontée d’une façon moderne afin que l’enfant puisse comprendre plus facilement l’histoire d’une manière plus attrayante.
L’oeuvre et les personnages de la parabole sont représentés comme suit :
Le mendiant : le voyageur
Les enfants : les voleurs violents
Erica : le prêtre
Sarah : le lévite
Anne : Le bon Samaritain
Anne représente aussi les enseignements de Jésus en pratique et sa transformation chez les personnes.
Il faut tenir compte du fait que le comportement ou la situation présentés dans la pièce peuvent ne pas représenter la réalité ou la culture de l’enfant qui lit ou participe à cette pièce, mais elle a pour but de réfléchir au comportement de chaque personnage, à l’amour du prochain et à la pratique de la charité comme Jésus nous l’a enseigné.
Nous vous proposons quelques questions pour réfléchir à la pièce :
- Qu’est-ce que les personnages de la pièce ont en commun avec la parabole du bon Samaritain ?
- Qu’est-ce que la pièce a en commun et en quoi diffère-t-elle de la parabole du bon Samaritain ?
- Quels personnages ont changé dans la pièce et qu’est-ce qui les a fait changer ? Donnez quelques exemples.
- Que pensez-vous du comportement des garçons par rapport au mendiant ?
- Que feriez-vous si vous voyiez un mendiant dans la rue demandant de l’aide ?
La Bonne Samarit-ANNE
Auteure : Bernadete F. Leal
Personnages :
- Sarah : Petite fille riche
- Erica : Petite fille de l’église
- Anne : Pauvre petite fille qui vit avec sa grand-mère
- Grand-mère d’Anne
- Mendiant
- Enfant 1
- Enfant 2
SCÈNE 1
SARAH, bien habillée, arrive à la maison avec plusieurs sacs en parlant au téléphone. Elle s’assoit, fatiguée, et jette ses sacs par terre.
SARAH
(Au téléphone) Écoute, tu n’imagines pas les belles choses que je me suis achetées, des vêtements à la dernière mode, plusieurs robes, 4 belles jupes et une paire de chaussures très élégantes !
(Silence en écoutant la voix au téléphone)
De quoi tu parles ? Tu rigoles ? Évidemment que j’ai besoin de plus de chaussures ! J’en ai environ 20 paires. Je vais en mettre une différente chaque jour. Enfin (sourire), au moins pendant 20 jours. Après je devrai refaire du shopping, c’est clair ! (en riant)
(Pause pour écouter la conversation)
Oui, oui, j’ai acheté le chemisier rouge pour le mettre ce soir, je l’ai juste là.
(ANNE ouvre son sac et en sort un chemisier rose)
Quoi ? J’arrive pas à y croire ! elle m’a mis un chemisier d’une autre couleur ! J’ai pourtant dit à cette stupide vendeuse que je voulais le rouge ! Ah elle va m’entendre, je vais faire tout mon possible pour qu’elle se fasse virer ! (fâchée)
VOIX – MÈRE DE SARAH
Sarah, peux- tu venir pour me donner un coup de main dans la cuisine ?
SARAH
NON, MAMAN ! J’ai un très gros souci en ce moment.
(Au téléphone) – Je dois raccrocher. Je retourne immédiatement au magasin et cette stupide vendeuse va me le payer cher ! Salut ! (Elle raccroche, remet le chemisier rose à l’intérieur du sac et s’en va, en colère)
SCÈNE 2
(ERICA est assise à la table de la cuisine, elle est en train de lire des annotations sur des papiers)
ERICA
Je suis très émue avec le concours qui aura lieu dans l’église. Celui qui récitera le plus de phrases de Jésus gagnera un prix, et c’est moi qui vais gagner, j’en suis certaine !
(ERICA se lève et commence à réciter les phrases en faisant des gestes avec orgueil)
“Je suis le chemin, la vérité et la vie.” Jean 14:6*
“Je suis le bon berger”. Jean 10:14 “Et je donne ma vie pour mes brebis.” Jean 10:15
“Ceux qui sont en bonne santé n’ont pas besoin de médecin, mais ceux qui se portent mal.” Matthieu 9:12
“La moisson est grande, mais il y a peu d’ouvriers.” Lucas 10:2
(Elle regarde sa montre)
Oh non ! Je dois y aller ! Je ne veux pas être en retard le premier jour de ce concours.
(ERICA s’en va tout en récitant à haute voix quelques phrases)
SCÈNE 3
(ANNE se trouve dans la cuisine et aide sa grand-mère à faire du pain)
ANNE
Mamie, tu fais du pain et des gâteaux et tu les vends depuis longtemps, tu travailles beaucoup tous les jours, tu ne te fatigues jamais ?
MAMIE
Parfois, mais en réalité j’aime beaucoup ce que je fais et toutes les tâches sont une bénédiction de Dieu. En plus, ça aide à payer les factures. (Elle sourit).
ANNE
Où as-tu appris à cuisiner des plats aussi délicieux ?
MAMIE
Avec ma mère. C’est elle qui m’a appris, puis j’ai appris à ta mère, et maintenant je t’apprends à toi !
ANNE
(Triste) Mamie, maman me manque beaucoup.
MAMIE
A moi aussi, ma chérie. Mais souviens-toi, son esprit est vivant et probablement elle prie pour nous. Je parie qu’elle est en train de sourire en ce moment. (Elle sourit)
ANNE
Oui c’est ça, mamie. Je suis sûre qu’elle nous voit de là-haut
MAMIE
Ah ! J’oubliais, j’ai une surprise pour toi.
(La grand-mère donne un petit sac à Anne. Celle-ci l’ouvre et en sort de l’argent, elle en est très surprise)
ANNE
Mamie ! Pourquoi tout cet argent ?
MAMIE
Bon, ce n’est pas tant que ça, ma petite Anne, mais c’est suffisant pour que tu t’achètes de nouvelles chaussures. Tes chaussures sont trop vieilles.
ANNE
Mais mamie…
MAMIE
Ne t’en fais pas ma chérie. J’ai fait des économies, nous n’en avons pas besoin pour l’instant. Tu le mérites car tu m’aides beaucoup tous les jours après l’école.
ANNE
Tu es sûre ? Toi aussi tu as besoin de chaussures, regarde-les, elles sont très vieilles aussi.
MAMIE
(En souriant) Les miennes ça va. Allez, vas-y, va acheter tes chaussures.
(ANNE embrasse sa grand-mère et s’en va en souriant)
SCÈNE 4
Un MENDIANT est assis sur le trottoir et fait la manche. Il est sale et semble affamé. Il a une boite de conserve avec quelques pièces de monnaie à l’intérieur et l’agite pour faire du bruit.
MENDIANT
(En quémandant) Une aide s’il vous plaît. J’ai faim.
(Deux enfants voient le mendiant, le montrent du doigt et se moquent de lui. Ensuite ils chuchotent comme s’ils planifiaient de faire un mauvais coup. Les deux enfants se dirigent vers le mendiant).
1er ENFANT
Bonjour.
MENDIANT
As-tu quelques pièces à donner à ce pauvre homme ? J’ai faim.
2ème ENFANT
Bien sûr, on peut vous aider (en riant et en se faisant un clin d’oeil l’un à l’autre)
(Le 2ème enfant saisit la boîte de conserve du MENDIANT et commence à l’agiter). -Voyons voir ce qu’on peut acheter avec cet argent. (En regardant à l’intérieur)
MENDIANT
Rends-la moi s’il te plaît, c’est tout ce que j’ai (assis par terre en suppliant avec les mains)
1er ENFANT
Vous voulez dire que c’est tout ce que MOI j’ai, maintenant c’est à moi !
2ème ENFANT
Tu veux dire à NOUS ! (en lui prenant la boite des mains, en riant)
MENDIANT
(Il se lève avec faiblesse et saisit les bras du 2ème ENFANT en essayant de récupérer sa boite)
S’il te plait, rends-moi mon argent !
2ème ENFANT
(Fâché) Ne me touchez pas, vous êtes sale !
(Le 1er ENFANT pousse le MENDIANT qui tombe par terre en se cognant la tête. Le 2ème ENFANT donne un coup de pied au MENDIANT à l’estomac, qui ressent une forte douleur. Les deux ENFANTS rient et agitent la boîte)
SCÈNE 5
SARAH se trouve dans la rue, elle se dirige vers le centre commercial tout en parlant au téléphone. Elle ne voit pas le MENDIANT et trébuche sur sa jambe, manquant de tomber.
SARAH
Dégagez, espèce de dégoûtant ! Mon Dieu, vous puez ! (Se couvrant le nez) Quelqu’un devrait faire quelque chose pour sortir ces gens des rues. (En regardant le MENDIGO) Dégagez de la rue ! Allez trouver un travail, espèce de clochard !
(ERICA marche en lisant à haute voix ses notes avec les phrases de Jésus. Elle heurte SARAH qui se trouve face au MENDIANT)
ERICA
Oh je suis désolée ! (surprise)
SARAH
Regarde où tu marches, imbécile !
ERICA
Je m’excuse, je suis pressée. J’ai une réunion importante dans ma paroisse et je ne t’avais pas vue. (Elle voit le MENDIANT)
Oh le pauvre ! Il doit avoir mal.
J’espère que vous vous sentirez bientôt mieux, mais je ne peux pas vous aider car j’ai une réunion importante et je ne peux pas être en retard. Au revoir.
(ERICA se retourne et laisse tomber ses papiers sur le sol)
ERICA
Oh mon Dieu, c’est pas vrai ! Je vais être en retard (Elle commence à ramasser les papiers).
SCÈNE 6
ANNE marche toute contente car elle va s’acheter de nouvelles chaussures. Elle voit le MENDIANT et s’arrête.
ANNE
Oh mon Dieu ! Vous allez bien ? Vous êtes blessé (en touchant son épaule) ?
SARAH
Tu es folle (à ANNE) ? Ne t’approche pas de cet homme, il est sale et il a peut-être une maladie ou quelque chose.
ERICA
En plus, tu ne le connais même pas …
ANNE
Vous ne voyez pas qu’il a besoin d’aide ?
Jésus nous enseigne à aider tous ceux qui sont dans le besoin.
Laissez-moi vous aider à vous asseoir. (Elle aide le MENDIANT).
MENDIANT
Merci !
ANNE
Qu’est-il arrivé ? Est-ce que quelqu’un vous a fait du mal ?
MENDIANT
Deux garçons m’ont volé les quelques pièces que j’avais pour acheter à manger, quand je leur ai demandé de me les rendre ils m’ont frappé.
ANNE
Je suis désolée, monsieur. Malheureusement, il y a des gens qui n’ont pas encore appris à aimer comme Jésus nous a enseigné.
ERICA
Ce n’est pas mon cas ! (avec orgueil). Je connais par cœur la plupart des phrases des enseignements de Jésus, tu veux les écouter ?
SARAH
Oh, ce n’est pas la peine ! (avec sarcasme)
ANNE
(À ERICA)
Ça me fait plaisir de voir que tu connais les phrases de Jésus, mais le plus important c’est d’en comprendre le sens et de suivre son exemple.
ERICA
(En soupirant et en réfléchissant) Si seulement je pouvais être comme lui. Il disait de si belles paroles.
ANNE
Alors, aide ce pauvre homme. Fais comme notre ami Jésus. Ne nous a-t-il pas dit « aime ton prochain »
ERICA
Oui, je me souviens de cette phrase. Mais ce MENDIANT n’est pas mon prochain, je ne le connais même pas !
ANNE
Nous sommes tous le prochain !
SARAH
Certainement pas, je ne veux pas que cet homme soit mon prochain ! Il sent mauvais et il est très sale !
ANNE
Comment te sentirais-tu si quelqu’un agissait méchamment envers toi, si quelqu’un te volait ou te faisait du mal ? Est-ce que tu n’aimerais pas qu’on t’aide ?
SARAH
Bon, en y réfléchissant bien, oui.
ANNE
Alors il faut traiter les autres, c’est-à-dire, TOUS les autres, comme nous aimerions qu’on nous traite, avec amour et respect.
(En parlant avec le MENDIANT) Monsieur, voilà mon argent. Prenez-le et allez vous acheter à manger et ce dont vous avez besoin. C’est tout ce que j’ai.
SARAH
Tu vas donner à ce MENDIANT tout ce que tu as ?
ANNE
Ce n’est pas TOUT ce que j’ai. J’ai une maison, j’ai une grand-mère qui m’aime et des amis ici et dans le monde des esprits. Et puis j’ai aussi Dieu qui ne m’abandonne jamais.
ERICA
Mais c’était tout ton argent. Qu’est-ce que tu allais acheter avec cet argent ?
ANNE
Ma mamie m’avait donné cet argent pour m’acheter de nouvelles chaussures. Les miennes sont vieilles et trouées, mais ça peut attendre. Ce pauvre homme en a plus besoin que moi.
SARAH
Tu préfères lui donner ton argent au lieu de t’acheter de nouvelles chaussures ? Et si tes vieilles chaussures ont des trous plus grands demain ?
ANNE
Jésus a dit: « Ne vous inquiétez donc pas du lendemain; car le lendemain aura soin de lui-même. » Matthieu 6.34
ERICA
Moi aussi je connais cette phrase.
SARAH
(Surprise) Je n’ai jamais rencontré quelqu’un comme toi. Une personne qui se soucie des autres. J’ai toujours eu tout ce que je voulais. Je ne peux pas m’imaginer avoir une seule paire de chaussures trouées. Comment fais-tu ??
ANNE
Avec l’aide de mon ami Jésus, qui me guide et me donne de la force et de l’espoir dans les moments les plus difficiles. Tu as beaucoup de chance. Je parie que tu es une personne très reconnaissante.
SARAH
Eh bien, je n’en suis pas si sûre.
ERICA
Je commence à me rendre compte que je n’ai jamais vraiment compris ou vécu les paroles de Jésus que j’ai tant récitées.
ANNE
Eh bien, il n’est jamais trop tard, tu peux commencer aujourd’hui même en aidant ce pauvre homme.
ERICA
C’est vrai. Ma réunion peut attendre.
Laissez-moi vous aider, monsieur. (Erica aide le MENDIANT à se lever)
MENDIANT
Merci pour ton aide.
ANNE
Je peux vous acheter à manger et vous l’apporter.
MENDIANT
Merci, ça va mieux. Maintenant je peux marcher. Merci pour l’argent. Que Dieu vous bénisse.
(Le MENDIANT s’en va. ANNE et ERICA le regardent s’éloigner et sourient)
ANNE
Comment te sens-tu ? (dit-elle à Erica)
ERICA
Je ne peux pas l’expliquer, mais je me sens très bien.
ANNE
Oui, on se sent bien quand on aide les autres, n’est-ce pas ? Ça fait du bien de faire le bien.
ERICA
C’est vrai.
ANNE
(Anne regarde ses chaussures) Eh bien, (s’adressant à ses pieds), vous allez devoir tenir encore un peu.
SARAH
Peut-être pas… (pause) J’ai plusieurs paires de chaussures et je peux t’assurer que j’en ai pas besoin d’autant. (Elle embrasse Anne). Allons chez moi.
(Tandis qu’elles marchent) J’ai un chemisier rose qui t’irait très bien ! (en lui montrant son sac).
FIN